« Annoter » en formation historique (tronc commun)

« Annoter » en formation historique (tronc commun)

Les nouveaux référentiels (2022) et programmes du tronc commun énoncent les attendus d’apprentissage que les élèves doivent maîtriser.

Ces attendus débutent par un verbe opérateur, c’est-à-dire un verbe qui indique l’action à effectuer dans une question ou un exercice.

Certains de ces verbes d’action sont explicités dans des fiches disponibles sur ce site.

« Annoter » en formation historique (tronc commun)

« Expliquer » en formation historique (tronc commun)

Les nouveaux référentiels (2022) et programmes du tronc commun énoncent les attendus d’apprentissage que les élèves doivent maîtriser.

Ces attendus débutent par un verbe opérateur, c’est-à-dire un verbe qui indique l’action à effectuer dans une question ou un exercice.

Certains de ces verbes d’action sont explicités dans des fiches disponibles sur ce site.

La critique historique dans le tronc commun : outils

La critique historique dans le tronc commun : outils

Rédiger une raison de confiance ou de méfiance ne s’improvise pas. Cela s’apprend tout au long du parcours scolaire.

En S1, l’élève apprend la pertinence d’une information, et en S2, il commence à apprendre la rédaction de raisons de fiabilité simples.

  • Les conditions de réalisation : Afin d’apprendre au mieux le critique historique, certaines conditions de réalisation sont indispensables. Vous les retrouverez dans l’article suivant.

Apprendre à rédiger une raison de confiance ou méfiance n’est pas inné. Une structure ou des modèles peuvent aider les élèves lorsqu’ils débutent dans cet apprentissage.

En S2 et S3, l’élève sera amené à rédiger une raisons de se fier ou de se méfier d’une trace ou d’un travail postérieur sur la base de critères précisés. Ces critères sont précisés dans la pyramide de la critique.

La critique historique au degré supérieur : outils

La critique historique au degré supérieur : outils

Rédiger une raison de confiance ou de méfiance ne s’improvise pas. Cela s’apprend tout au long du parcours scolaire.

En S1, l’élève apprend la pertinence d’une information, et en S2, il commence à apprendre la rédaction de raisons de fiabilité simples.

Timeline pour la formation historique dans le Tronc commun

Timeline pour la formation historique dans le Tronc commun

Vous connaissez probablement le jeu « Timeline » vendu en magasin.

Le principe de celui-ci reste identique : seul ou en petits groupes, les joueurs doivent organiser chronologiquement les différents faits sans regarder leur date.

Au-delà d’un travail évident sur la connaissance des dates des faits marquants, c’est aussi l’organisation chronologique qui est travaillée.

Les joueurs doivent en effet réfléchir à l’antériorité, simultanéité et postériorité d’un fait par rapport à un autre.

Pour accéder au pdf des cartes du timeline, c’est ici

https://fesec.scienceshumaines.be/scienceshumaines/scienceshumainestc/Timeline%20histoire%20TC.pdf

Discussion historique pour le Tronc commun

Discussion historique pour le Tronc commun

Voici un jeu de carte qui permettra d’approcher ou de consolider les apprentissages de manière ludique seul ou en petits groupes.

Ce jeu nous vient de collègues québecois. Nous avons adapté les cartes au Tronc commun, mais le principe reste le même.

Il vous reste à regarder les vidéos tutoriels ou les témoignages en suivant les liens ci-dessous et à imprimer vos jeux.

Jeu « discussion historique » spécial TC, c’est par ici …

https://www.recitus.qc.ca/discussion-historique

Mener une recherche dans un portail numérique

Mener une recherche dans un portail numérique

Quelques astuces pour mener une recherche efficace dans des portails numériques

1.Préciser vos mots-clés, recourir à des synonymes ou des termes issus d’un même champ lexical.

2. Utiliser des filtres visibles.

Il y a différents types de filtres : e.a.  types de document, périodes conventionnelles…

3.Utiliser « recherche avancée »

Différents champs sont alors disponibles : type de document, période, auteur, mot du titre…

4.Souvent, il est possible de paramétrer l’affichage grâce aux fonctionnalités proposées (ex : tri par pertinence, tri par ordre alphabétique…)

En fonction de ce qui est recherché, il est parfois plus intéressant de mener une recherche générale ou une recherche avancée.

 

Exemples de recherches sur le portail de la BNF Gallica

1) en utilisant « TOUT GALLICA »

[pdf-embedder url= »https://fesec.scienceshumaines.be/wp-content/uploads/2023/09/image_faire-une-recherche-1.pdf » title= »image_faire une recherche-1″]

 

2) puis en menant une recherche plus précise avec des filtres visibles

[pdf-embedder url= »https://fesec.scienceshumaines.be/wp-content/uploads/2023/09/image_faire-une-recherche-2.pdf » title= »image_faire une recherche-2″]

 

3) en utilisant « Recherche avancée »

[pdf-embedder url= »https://fesec.scienceshumaines.be/wp-content/uploads/2023/09/image_faire-une-recherche-3.pdf » title= »image_faire une recherche-3″]

[pdf-embedder url= »https://fesec.scienceshumaines.be/wp-content/uploads/2023/09/image_faire-une-recherche-4.pdf » title= »image_faire une recherche-4″]

Premier document proposé : Les Nouvelles : journal quotidien du soir | 1914-06-30 | Gallica (bnf.fr)

Exemple de situation d’apprentissage 

Mener une recherche : Le réchauffement climatique, un enjeu du temps présent ? | Sciences humaines

 

 

 

Savoir-faire : Analyser un témoignage : les étapes clés

Savoir-faire : Analyser un témoignage : les étapes clés

Lorsqu’on fait face à un témoignage ancien ou récent, il est important d’en démêler le vrai du faux, d’en identifier sa fiabilité. La trace du passé est par essence un témoignage partiel du passé. Afin de mener l’enquête et de reconstituer le passé, l’historien doit en critiquer sa fiabilité. Il en est de même pour les professionnels de la défense, de la sécurité et de la protection qui devront prendre des témoignages afin de reconstituer au mieux les faits.  (suite…)

Savoir-faire : Rechercher une information de manière efficace sur internet

Savoir-faire : Rechercher une information de manière efficace sur internet

Ci-dessous, vous trouverez quelques étapes à réaliser pour mener une recherche efficace sur internet.

 

1.Définir sa recherche : il est important de préciser son objet de recherche (thème, temps, lieu) afin de ne pas chercher à tout va, sans but.

2. Utiliser un moteur de recherche :

Chaque moteur de recherche a ses spécificités. Il est important de connaître les atouts et limites de votre moteur de recherche afin de mener, en toute connaissance de cause, votre recherche. Ci-dessous, vous pourrez avoir un aperçu des spécificités des moteurs de rechercher les plus utilisés. 

 

3. Rechercher par type de document ou filtrer les résultats selon ce que vous recherchez : actualités, images, vidéo, …

4. Utiliser des mots-clés :

    1. Varier les mots entrés dans le moteur de recherche. Utiliser des synonymes, par exemple.
    2. Se mettre à la place d’autres personnes, réfléchir comme eux

5. Quelques astuces pour être plus efficace :

      1. Pour rechercher un extrait de phrase, de texte: utiliser les guillemets
      2. Remplacer un mot qu’on ne connait pas par une étoile *
      3. Rechercher un type de fichier précis. Pour cela, débuter votre recherche par « Filetype : » ou pour rechercher des sites similaires, débuter votre recherche par « related : »
      4. Pour effectuer une recherche en plein texte, utiliser le raccourci « CTRL F » et écrire le mots souhaité.

5. Rechercher par image dans le moteur de recherche (Chrome, par exemple) : cette recherche est très utile quand vous possédez un image dont vous ne connaissez pas notamment la date, l’auteur, ou la source d’une image.

6. Fiabilité des sites : Ce n’est pas tout de trouver un site contenant les informations recherchées. Il faut ensuite en vérifier sa fiabilité notamment en vérifiant l’un des quatre points suivants :

    1. Qui est l’auteur ? Un particulier ? Un professionnel ? Un organisme officiel, non officiel ?
    2. Quel est l’objectif du site ? Vendre ? Informer ?
    3. Quel est le type du site ? Personnel ? Blog ?
    4. Comment le contenu est-il présenté ? Le contenu est-il mis à jour ? Quel est le registre de langue (formel, familier, etc.) ? Y a-t-il des fautes d’orthographe ?
    5. Identifier la date de la dernière(s) mise(s) à jour

Pour aller plus loin : Organiser les résultats de sa recherche : ZOTERO

Wikipédia : quelle répartition des apprentissages entre années d’enseignement ?

Wikipédia : quelle répartition des apprentissages entre années d’enseignement ?

Apprendre à relever des indices de fiabilité dans l’encyclopédie collaborative Wikipédia représente un ensemble assez conséquent d’apprentissages. 

Cet article a pour objectif de proposer une répartition de ces apprentissages dans le cursus du cours d’histoire. Pour rappel, un autre article de ce site présente les apprentissages possiblement à travailler sur la base de l’encyclopédie, et un autre concerne une proposition de grille pour la critique de fiabilité adaptée aux particularités de Wikipédia.

Cette répartition est bien une proposition de planification des apprentissages nouveaux et n’a donc rien de contraignant.

Année d’enseignementApprentissages liés à la critique de fiabilité de Wikipédia
2e année*Identifier l’évaluation d’un article et ses critères de qualité
3e année*Lire la discussion d’un article et donc prendre conscience que l’article n’est que le résultat d’un consensus entre contributeurs.
*Relever des sujets de discussions qui pourraient impacter la confiance ou la méfiance dans le contenu de l’article.
*Associer un bandeau de maintenance à un soucis de fiabilité de l’information
4e année*Analyse critique des sources de l’article
*Identifier la date de création, le 1er et le dernier contributeur de l’article, le nombre de vue, … (informations sur l’article)
*Relever des informations concernant un contributeur et les associer à des éléments de confiance ou de méfiance.
5e année*Savoir lire l’historique d’un article : date, contributeur, type de modification, vandalisme, …
*Comparer deux versions d’un même article
6e année*Relever, de manière générale, des indices de fiabilité d’un article de Wikipédia
*Contribuer à l’encyclopédie
Relever des informations relatives à l’évaluation d’un article de Wikipédia

Relever des informations relatives à l’évaluation d’un article de Wikipédia

1. Contextualisation dans le parcours d’apprentissage

Cette courte situation d’apprentissages a pour objectif premier de faire manipuler aux élèves l’arrière d’un article de Wikipédia. Ce court savoir-faire permettra ainsi à l’élève de prendre conscience de  l’existence d’évaluations, de critères de qualité et de la construction collective des articles de l’encyclopédie.

Ce savoir-faire est une première étape pour déterminer la fiabilité d’un article de Wikipédia. 

2. Document

Cet exercice vaut pour n’importe quel article de Wikipédia.

3. Consignes

Sur la base d’un article au choix de l’élève ou de l’enseignant :

a) Nommer l’évaluation donnée à l’article ;

b) Citer au moins 3 critères de qualité liés à ce niveau d’évaluation.

3′ Consignes pour la classe DASPA /pour les élèves allophones 

Les consignes de cette situation d’apprentissage se prêtent tout particulièrement bien à “Repérer-Nommer” des informations dans un document.

Ce savoir-faire peut être tout à fait réalisé dans la langue cible, mais aussi dans la langue maternelle de l’élève puisque l’encyclopédie existe dans plus de 190 langues différentes.  

4. Démarche

1. Ouvrir un article Wikipédia ;

2. Cliquer sur l’onglet « Discussion » ;

 

3. Dans la page « Discussion », identifier la partie « Evaluation » ;

4. Relever l’initial correspondant à « l’avancement » / évaluation de l’article ;

5. Pour finir, cliquer sur « Avancement » afin d’identifier les critères de qualité correspondant aux niveaux d’évaluation

5. Pour aller plus loin : 

L’enseignant trouvera dans la partie « Numérique » de ce site différents tutoriels sur Wikipédia. Dans la partie « clé pour enseigner » en histoire, différents articles concernant les apprentissages et/ou la fiabilité de Wikipédia sont aussi disponibles. 

Pour finir, vous trouverez dans la partie histoire du site différentes situations d’apprentissage utilisant Wikipédia. 

 

Les représentations du temps en histoire : quels apprentissages ?

Les représentations du temps en histoire : quels apprentissages ?

« Rares dans la production scientifique des historiens, les représentations du temps sont nombreuses dans les manuels scolaires ou les ouvrages destinés à un large publique. Elles constituent une des productions typiques de la discipline scolaire qu’est l’histoire […] » * Tout comme dans notre vie quotidienne, nous utilisons davantage le calendrier ou l’agenda pour représenter le temps et le gérer que la ligne du temps.

Dès lors, quels apprentissages historiens les représentations du temps

nous permettent-elles de mettre en œuvre ?

*Jean-Louis Jadoulle, Faire apprendre l’histoire, Erasme, Namur, 2015, p. 193 (suite…)

Clés pour un enseignement efficace : pourquoi et comment utiliser l’enseignement explicite ?

Clés pour un enseignement efficace : pourquoi et comment utiliser l’enseignement explicite ?

L’enseignement explicite ou efficace n’est pas une énième pédagogie issue de « pédagogues en chambre » comme disent certains, ni une nouvelle pédagogie à la mode. Il s’agit, par contre, de pratiques pédagogiques issues du terrain étudiées depuis les années 1970 et synthétisées par des chercheurs comme John Hattie, Steve Bissonnette, Clermont Gauthier, …

Ces pratiques ont été étudiées dans le monde entier pour leur efficacité en terme de réussite scolaire notamment pour certains publics plus fragilisés scolairement.  L’enseignement explicite fait partie des pratiques pédagogiques à haut rendement. (suite…)

Vox Pop : Réécriture de l’histoire (17/11/19)-Arté

Vox Pop : Réécriture de l’histoire (17/11/19)-Arté

Ce reportage d’Arté (début à 14 min) aborde la relation des Etats avec leur histoire, ainsi que la transmission de l’Histoire aux « jeunes générations ».

Nora Hamadi y interviewe notamment Dariusz Stola, directeur du musée d’histoire des Juifs polonais. Cet historien polonais est devenu la bête noire du pouvoir depuis qu’il a dénoncé publiquement les mesures révisionnistes et antisémites de l’Etat.

Histoire, mémoire, mythologie, sujets historiques tabous, … en Espagne, Pologne, France, Italie, … Shoah, fascisme, génocide arménien, … Ce sont quelques sujets abordés dans ce reportage de l’émission Vox Pop.

DOI- Le référencement numérique

DOI- Le référencement numérique

Le DOI est un système d’identification de ressources numériques. Il permet la gestion pérenne des documents en permettant de retrouver leur emplacement en ligne même si l’URL a changé.

(suite…)

ENTRE PASSÉ ET HISTOIRE : La trace

ENTRE PASSÉ ET HISTOIRE : La trace

Distinguer le passé de l’histoire : le passé est tout ce qui s’est produit avant le moment présent. Contrairement au passé, l’histoire n’existe pas en soi. Elle est construite par quelqu’un qui n’est pas forcément un témoin direct du passé étudié. L’histoire est la relation ou le dialogue qu’entretient l’historien avec le passé, tel que vécu par les témoins d’autrefois et authentifié par les traces qui ont subsisté. Pour en arriver à une compréhension du passé, l’historien doit déterminer quels aspects sont importants à la problématisation de l’objet d’étude et à l’élaboration de leur produit, le récit.1

En ce sens, la trace du passé ou source primaire, est ce qui permet le dialogue de l’historien avec le passé qu’il étudie et dont il cherche à faire le récit. En classe, ce passé étudié sera défini par l’objet de recherche, constitué d’un thème, d’un lieu et d’une époque. (suite…)

Distinguer « trace du passé » – « travail postérieur »

Distinguer « trace du passé » – « travail postérieur »

Pour être capable de distinguer une trace du passé d’un travail postérieur que doit apprendre l’élève ?

Distinguer la date ou la période au cours de laquelle le document a été produit d’une part, et d’autre part, la date ou la période au cours de laquelle les événements sur lesquels la classe cherche à s’informer ont eu lieu. Distinguer cette double temporalité est essentiel pour établir s’il s’agit d’une trace du passé ou d’un travail dit « postérieur » (voir ci-dessous) ; (suite…)

Les représentations du temps en histoire : quels apprentissages ?

Utilisation de repères et de représentation du temps

Il revient à l‘enseignant d’identifier les savoir-faire à prendre en compte pour exercer les compétences prévues au programme et déterminer la manière la plus optimale de développer leur maîtrise progressive, notamment en fonction de l’âge des élèves.

Les élèves seront amenés à rencontrer différentes représentations du temps : tableaux chronologiques, lignes du temps, schémas chronologiques. Ces représentations pourront être de différents types : (suite…)

Questions-clés pour la critique de fiabilité

Questions-clés pour la critique de fiabilité

Pour apprécier de manière critique les informations fournies par un document, tel qu’il est attendu de l’élève dans le cadre de la compétence « critiquer », ce dernier doit apprendre à se poser un certain nombre de questions-clés : ce sont les réponses qu’il donnera à ces questions qui lui permettront de dégager des raisons d’accorder sa confiance à ces informations ou, au contraire, de s’en méfier. (suite…)

Lire et exploiter des sources historiques

Lire et exploiter des sources historiques

Afin de pouvoir « lire et exploiter des documents historiques » correctement, l’élève doit avoir à sa disposition :

  • des documents dont la référence bibliographique est complète. Ne pas oublier les dates de production et/ou de consultation pour un site web.
  • des documents dont l’auteur est identifié. Ses qualités sont brièvement explicitées dans une notice explicative jointe au document.
  • Le dossier documentaire est varié. Les documents sont de natures différentes.
  • L’objet de recherche doit être énoncé à l’élève de manière précise : thème-temps-lieu.

(suite…)

Wikipédia, une ressource pour la classe d’histoire !

Wikipédia, une ressource pour la classe d’histoire !

Avec aujourd’hui près de deux millions d’articles en français et une communauté de vingt mille contributeurs francophones actifs chaque mois, l’encyclopédie en ligne WIKIPEDIA est devenue un outil quotidien de la recherche d’informations sur le Web.image wikipedia

L’encyclopédie collaborative en ligne offre évidemment des contenus en lien avec nos cours d’histoire, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg wikipédien ! Et ça, peu importe la langue d’enseignement. (suite…)

Savoir-faire pour la lecture et exploitation des sources historiques et place des outils numériques

Propositions et orientations

Il revient à l‘enseignant d’identifier les savoir-faire à prendre en compte pour exercer les compétences prévues au programme et déterminer la manière la plus optimale de développer leur maîtrise progressive, notamment en fonction de l’âge des élèves.

Dresser la carte d’identité d’un document et distinguer une trace du passé d’un travail

Cette démarche ne constitue pas une finalité en soi : elle n’a de sens que si elle débouche sur la mise en évidence d’un certain nombre d’éléments nécessaires à l’analyse du document, notamment au plan critique[1]. En particulier, l’établissement de la carte d’identité d’un document doit permettre à l’élève, d’une part d’établir la distinction entre une trace du passé et un travail, d’autre part d’énoncer des raisons de faire confiance et/ou de s’en méfier.

Pour dresser la carte d’identité d’un document, l’enseignant peut amener ses élèves à :

  • identifier la nature ou le type de document : texte, iconographie (dessin, caricature, affiche, peinture…), document oral, audio-visuel, matériel (objet, bâtiment, monument…) ;
  • identifier l’auteur ou les auteurs du document, à moins qu’il ne s’agisse d’un document anonyme, c’est-à-dire dont l’(les) auteur(s) n’est(sont) pas connu(s) ;
  • distinguer la date ou la période au cours de laquelle le document a été produit d’une part, la date ou la période au cours de laquelle les événements qui y sont relatés ou commentés ont eu lieu d’autre part : distinguer cette double temporalité est essentiel pour établir s’il s’agit d’une trace du passé (source) ou d’un travail dit « postérieur » (voir ci-dessous) ;
  • repérer le(s) lieu(x) où le document a été produit, découvert, diffusé… d’une part ; le(s) lieu(x) où les événements qui y sont relatés ou commentés ont eu lieu d’autre part ;
  • identifier le ou les destinataires ;
  • s’informer sur les raisons qui ont présidé à la rédaction ou la réalisation de ce document : pourquoi a-t-il été produit (informer, convaincre, diffuser des opinions, illustrer…) ?
  • conclure en établissant s’il s’agit d’une trace de passé ou d’un travail :

–       Aussi désignée par les historiens sous l’appellation de « source », la trace du passé est un témoignage que, volontairement ou involontairement, les femmes et hommes du passé nous ont laissé. Pour identifier s’il s’agit d’une trace du passé, il convient de bien repérer la date de production du document : a-t-il été produit par un homme d’hier et comporte-t-il un témoignage sur le passé ? Si le document est postérieur aux événements sur lesquels la classe cherche à s’informer (précisé dans la question de recherche), voire s’il est récent ou très récent, il convient d’examiner si son auteur a été acteur, observateur de l’événement et/ou s’il fait part d’observations, de commentaires… de personnes qui ont été acteurs, observateurs

–       Un travail est une expression générique pour désigner toute reconstitution ou interprétation de faits historiques réalisée à postériori. Il faut distinguer les travaux postérieurs qui ont un but scientifique (ex. : travail de recherche d’un historien ou d’un archéologue…) de ceux qui poursuivent d’autres objectifs : informatif (ex. : article de presse ou documentaire audiovisuel…),
didactique (ex. : manuel scolaire…), récréatif (ex. : film de fiction historique, reconstitution folklorique…), politique (ex. : reconstitution lors d’une commémoration officielle…).

–       Enfin, il importe d’attirer l’attention sur le fait que la nature de la question de recherche peut modifier le statut d’un même document. Ainsi, si la question de recherche porte sur le caractère inégalitaire de la société d’Ancien Régime, une bande dessinée actuelle prenant place dans le contexte particulier de la France aux 17e-18e s. pourra être considérée comme un travail ; mais si la question de recherche concerne la représentation actuelle que l’on se fait de cette société, le même document devient une trace du passé. De même, un texte de Karl Marx faisant état de sa lecture de la Révolution française sera considéré comme un travail si la recherche porte sur les rapports entre les acteurs sociaux impliqués en 1789, dans cette révolution ; il deviendra une trace du passé si la question de recherche porte sur les interprétations successives de la Révolution française, au 19e s. Ces nuances dépassent les niveaux de maîtrise attendus des élèves dans ce programme. Dans le cadre de l’exercice de la compétence « critiquer » telle qu’énoncée dans ce programme, on évitera de mettre les élèves dans des situations ambigües et on privilégiera des corpus documentaires qui ne prêtent pas à la discussion et qui ne risquent pas de fourvoyer l’élève.

Lire et exploiter une trace du passé ou une source historique

Suivant la nature ou le type de trace, la démarche d’analyse pourra prendre des modalités un peu différentes : analyser une trace écrite, iconographique, orale, audiovisuelle, matérielle appelle des points d’attention particuliers[2]. On se limitera ici à attirer l’attention sur un certain nombre d’invariants :

  • dans tous les cas, il importe de se rapporter à la question ou l’objet de recherche : à quelle(s) interrogation(s) cette trace du passé est-elle supposée répondre ?
  • il est également essentiel de vérifier si cette trace est pertinente par rapport à l’objet de la recherche qui est menée en classe : informe-t-elle sur l’époque, l’espace et  le domaine qui définissent cet objet de recherche ?
  • qu’il s’agisse d’un texte, d’une image, d’un monument, d’une œuvre d’art, d’un témoignage oral ou audiovisuel, il importe de permettre à l’élève de « lire » cette trace du passé et d’en décoder le vocabulaire, qu’il soit de nature textuelle, iconique… ;

Place des outils numériques:

L’environnement numérique offre un accès plus aisé à de nombreuses traces du passé, particulièrement celles qui relèvent du 20e siècle.

À titre d’exemples,

– interface en ligne « JALONS POUR L’HISTOIRE DU TEMPS PRÉSENT » de l’I.N.A. française propose une série de plus de 1500 documents audiovisuels de quelques minutes classés par année ou par thème ou par moment-clé.

– interface en ligne « LA PLATEFORME.BE » est une collection de documentaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles libre d’accès pour les enseignants de la Fédération.

En ce qui concerne les représentations du temps, on peut distinguer les types suivants :

  • celles présentant des changements ou des permanences dans un seul espace et/ou un seul domaine (politique, économique, démographique, culturel ou religieux…) : dans ce cas, l’attention de l’élève devra se porter sur le repérage des diachronies (évolutions en termes de changements ou de permanences, antériorité, postériorité) ;
  • celles présentant des changements ou des permanences dans plusieurs espaces et/ou domaines : dans ce cas, l’attention de l’élève devra se porter sur le repérage des diachronies mais aussi des synchronies c’est-à-dire des simultanéités entre des changements, permanences, événements… se produisant dans plusieurs régions et/ou domaines.

Place des outils numériques:

La lecture et la construction de frises chronologique prennent une nouvelle dimension avec le développement des outils numériques dédiés à ce sujet.

À titre d’exemple (de nombreuses interfaces existent à ce sujet), l’interface “Frise Chronologique” permet

– de créer en quelques clics sa frise pour la période choisie, avec ou sans césure;

– de placer librement des événements ou des périodes;

– sélectionner des événements ou des périodes dans une bibliothèque;

– de consulter ou modifier une frise chronologique existant (des milliers à disposition);

– …

En ce qui concerne les schémas, on peut distinguer les types suivants :

  • les schémas hiérarchiques : ils permettent de représenter des relations de pouvoir et/ou de dépendance entre des institutions, des groupes sociaux, des acteurs…;
  • les schémas systémiques : ils permettent de représenter des relations entre plusieurs éléments qui sont parties prenantes d’un phénomène, d’un mécanisme, d’un processus, d’un « système »…

Place des outils numériques:

La construction de schémas hiérarchique est un des domaines de prédilection du numérique. Cartes mentales, cartes heuristiques, … en sont des manifestations. Ces outils, en plus de mettre l’accent sur les relations entre les élements, permettent de travailler en plusieurs dimensions à l’image d’un système neuronal. Ces outils permettent donc de représenter de manière synthétique des systèmes particulièrement complexe. Ils constituent également des moyens non linéaires pour prendre des notes et communiquer.

Exemples de logiciels (des centaines existent à ce sujet), Freemind, Xmind, Cmap Tools, …

Exemples d’interface en ligne (des centaines existent à ce sujet), Pearltrees, MindMup, Text2Mindmap,, …

En ce qui concerne les documents statistiques, on peut distinguer les types suivants :

  • les graphiques, qu’il s’agisse de graphiques circulaires, histogrammes, courbes : ils représentent les différentes quantités qui composent un tout, des grandeurs relevant de situations différentes, des relations entre deux données.
  • les tableaux de chiffres : ils permettent de comparer des données à un ou plusieurs moments donnés.

Place des outils numériques:

Les aspects techniques relatifs à la recherche et au traitement des informations statistiques sont largement facilités par le développement du numérique. De nombreuses interfaces proposes une collection d’informations statistiques et des modalités de traitement qui permettent de concentrer l’apprentissage sur l’interprétation des informations.

À titre d’exemple, GAPMINDER propose une interface en ligne ou téléchargeable avec un collection d’indicateurs à l’échelle du monde.

[1] Le terme « critique » doit être pris au sens « disciplinaire » c’est-à-dire comme on l’entend en parlant de la « critique historique ». Celle-ci désigne l’ensemble des règles et des méthodes qui ont été progressivement mises au point par les historiens et qui permettent de « prendre distance critique » c’est-à-dire dire d’apprécier le degré de fiabilité ou de crédibilité d’un témoignage (source ou trace du passé).

[2] Pour des propositions plus détaillées et adaptées à ces types de sources, cfr R. KEYMEULEN, Dossier d’apprentissage, (Coll. «  Construire l’Histoire », s. dir. de J.-L. JADOULLE et J. GEORGES), nouv. éd., t. IV, Namur, Didier, Hatier, 2001, 107 p.

[3] Pour plus de détails, cfr R. KEYMEULEN, op. cit.