Le programme de 2018 met l’accent sur ce qui est attendu par année plutôt que sur ce qui doit être fait par le professeur en classe chaque année.

Pour le dire autrement, c’est l’expression de la différence entre ce que les élèves doivent apprendre et comment faire apprendre aux élèves.

Pour le dire encore autrement, c’est l’expression de la différence entre un objet d’apprentissage et un objet d’enseignement.

Cette orientation vise une plus grande liberté de ce qui sera fait en classe.

Voici quelques exemples de stratégie d’enseignement en 3e année qui permettraient d’organiser la planification de ce qui sera fait en classe au cours de l’année (les autres années seront abordées ultérieurement).

Stratégie 1 – Sur base des territoires du programme de 2008 

Prendre appui sur la carte de la répartition de la population mondiale afin d’une part d’identifier les principaux foyers et les principaux vides et se mettre dans la perspective de vérifier l’hypothèse suivante: les espaces densément peuplés sont ceux où le risque est le plus faible, les espaces peu peuplés sont ceux où le risque est le plus élevé.

Le temps risque toutefois de manquer pour observer les différents espaces un à un:

  • Foyers de populations: Asie de l’Est (Chine), Asie du Sud (Inde, Pakistan), Indonésie, Golfe de Guinée (Nigéria), Région des Grands Lacs africains, Est de l’Amérique du Nord, Europe.
  • Principaux vides: Amazonie, cuvette du Congo, Bornéo, Sahara, centre de l’Australie, péninsule arabique, Gobi, Nord du 60e parallèle Nord, Antarctique, Himalaya, Rocheuses, Andes

Une des stratégies serait par exemple de prendre appui sur les territoires proposés dans le programme de 2008 (Asie des moussons, Territoires urbains en Europe et en Amérique du Nord et un territoire en zone aride chaude ou froide).

Si les observations sont réalisées dans la perspective de vérifier l’hypothèse énoncée plus haut:

  • soit chaque cas permettra de mettre en évidence des contraintes spécifiques et leur mise en perspective aux échelles régionale/continentale/mondiale permettra de déterminer les contextes pour les autres foyers et les principaux vides.
  • soit chaque cas est observé comparativement à un ou plusieurs autres espaces afin de distinguer les atouts et les contraintes des uns et des autres. la structuration de ces atouts et contraintes à l’échelle continentale/mondiale permettra de développer une vue d’ensemble. Les observations locales permettront de nuancer ces vues globales.

L’enseignant veille à varier les observations en partant soit d’un aléa, soit d’une occupation de l’espace ou soit d’un aménagement pour se prémunir d’un aléa.

Au terme de l’année, les élèves auront suffisamment d’éléments pour éclairer l’hypothèse de départ.

Stratégie 2 : Sur base des savoirs, savoir-faire et tâches du programme de 2018

Prendre un ou plusieurs éléments dans les savoirs, les savoir-faire et des tâches du programme et envisager de brèves situations pour que les élèves arrivent à la maitrise attendue. Une des situations en fin d’année visera alors une vue générale des atouts et contraintes à l’échelle continentale/mondiale.

Stratégie 3 : Sur base des aléas

D’autres pourraient se fixer comme fil conducteur la liste des aléas naturels et technologiques. La difficulté consistera toutefois d’une part à établir cette liste (notamment pour les risques technologiques) et, d’autre part, à ce que l’apprentissage puisse se détacher de l’analyse de l’objet pour lui-même.

Stratégie 4 : Sur base d’observations réalisées par des groupes d’élèves

Une autre stratégie pourrait être de proposer, par groupes, des études de différents espaces limités de manière à mettre en évidence des éléments qui facilitent ou compliquent le développement des activités humaines ou qui rendent les populations plus ou moins vulnérables. La mise en commun des différents travaux permettra, d’une manière ou d’une autre, de rencontrer l’objectif de l’année.

Les observations menées par les différents groupes peuvent varier selon qu’elles partent  soit d’un aléa, soit d’une occupation de l’espace ou soit d’un aménagement pour se prémunir d’un aléa.

Stratégie 5 : Combinaison des stratégies ci-dessus.

  • Une première observation locale viserait la compréhension de ce qui distingue l’aléa, le risque et la vulnérabilité (élément de la stratégie 3) .
  • Des observations par groupes dans des espaces choisis viseraient la mise en évidence de la nature différente des aléas et leur multiplicité (élément de la stratégie 4).
  • Des observations à l’échelle de territoires plus vastes permettraient mettre en évidence que certains espaces sont plus ou moins épargnés par rapport à d’autres tout comme cela soulèverait des questions là où, bien que les aléas soient importants, les activités humaines le sont aussi (éléments de la stratégie 1).
  • Des temps de structuration pour organiser les connaissances relatives aux aléas, mais aussi aux autres savoirs, savoir-faire et tâches (éléments des stratégies 2 et 3).

Ce ne sont que des exemples. Chacun peut faire preuve de créativité, ces stratégies relèvent des compétences pédagogiques propres à l’enseignant. Celles énoncées ci-dessus peuvent donc être jugées comme inadaptées à certains contextes.